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 M.A.P.O -treizième chapitre

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[TDA]Armageddon
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M.A.P.O  -treizième chapitre Empty
MessageSujet: M.A.P.O -treizième chapitre   M.A.P.O  -treizième chapitre Icon_minitimeLun 1 Oct - 1:35

Les yeux entièrement noirs de l’enfant fixaient le ciel bleu azure et ses nuages tandis que ses cheveux blancs et long étaient répandus sur l’herbe verte et touffue. Allongé et paisible, il se laissa à écouter le chant des mouettes ainsi que le bruit du remous de vagues lointaines écumeuses. Le garçon âgé d’une dizaine d’année se mit à chantonner doucement.

- Quinze - Il ferma les yeux un sourire aux lèvres

Lorsqu’il les rouvrit, il mit quelques secondes à identifier l’homme qui se tenait debout à côté de lui. S’asseyant pour mieux apercevoir le visage du nouveau venu, son sourire s’accru.

- Monsieur Caldérone, qu‘est-ce que vous en pensez? Fit il de sa voix enjouée.

L’homme costumé était semblable à un business man taciturne ayant été trainé de force à la plage par ses collègues de bureau et n’ayant pas eu le cœur de se défaire de son uniforme noir pour l‘occasion. Son visage en revanche semblait amical bien que ses traits durs aient eu toutes les peines du monde à le montrer, en outre, ses cheveux et yeux noirs ne faisaient qu’ajouter à la sévérité du personnage. Il observait au loin les étendues aqueuses et infinies avec un étrange sourire.

- C’est un très joli paysage… -Répondit il- Bien que d’une construction un peu hasardeuse. Je vois du relief, des vagues, le tout est vivant même si je n’ai pas encore aperçu la faune locale bien qu‘entendue... Le soleil est magnifique, ainsi que le ciel d’un bleu criant de vérité, ce qui est d’ailleurs étonnant venant d’une personne n’ayant jamais connu cela…Maintenant, j’aimerais savoir où est le sable…

- Le sable? S’enquit innocemment le garçonnet.

Caldérone resta un moment silencieux puis tourna son regard vers son jeune interlocuteur.

- Oui, quand on voit un décors aussi beau, cela peu sembler fastidieux, après tout, ce n’est qu’un détail, un détail relativement déplaisant qui plus est…Mais, tu sais, en bordure de plage, il est…Plus que courant d‘en trouver! Ironisa l’homme riant à moitié.

- Dites moi à quoi ça ressemble!

- C’est difficile à décrire. Disons qu’il partage certains points communs avec la mer dans son aspect fluide et ondulé, mais qu’à l’inverse de celle-ci, il est relativement immobile et qu’il est en réalité solide. Il est jaune et composé de grains microscopique, il s’infiltre partout et peu stagner à jamais s’il n’est pas chassé…

- Je crois que…Je vois comment je pourrais le faire…Vous le voulez près de l’eau?

- Près et dedans aussi…

Le garçon poussa une exclamation de stupeur.

- Il va falloir que je recommence tout!

Le sourire de Caldérone grandit laissant entrevoir ses dents blanches.

- Si tu en est capable, bien sûr, mais je comprendrais que tu sois encore trop…Inexpérimenté pour ça… -lança ce dernier sur un ton de défi.-

L’enfant se dressa sur ses jambes avec un grognement réprobateur d’une voix étonnement grave puis ferma les yeux semblant pensif. Quelques secondes plus tard, le vent se mit à souffler fortement bousculant littéralement l’homme en noir qui se retourna dans la direction de laquelle provenait la bourrasque. Une expression de surprise mêlé à l’appréhension peignit son visage quand devant lui se mit à déferler un véritable tsunami de sable fin ayant commencé à recouvrir l’herbe verte. Restant droit comme un « I » majuscule il se contenta de fermer les yeux et de se boucher le nez…Avant d’être littéralement enseveli. Le petit garçon semblait totalement imperméable à ses propres actions, pas même décoiffé par le vent. Au dessus de lui, le ciel qui était d’un calme absolu l’instant d’avant semblait instable, comme sur le point de se briser en mille morceaux.

L’océan se souleva littéralement à quelques mètres du sol défiant les lois de la gravité dans un effrayant bruit sourd, le sable recouvrit l’herbe se trouvant en dessous puis, l’eau retomba lourdement de sa terrible masse sans toutefois faire de vagues afin de le recouvrir. Un silence de mort s’ensuivit durant quelques instants. Debout sur un petit morceau de gazon, l’enfant rouvrit les yeux se demandant ce qu’il était advenu de Caldérone. L’homme émergea du sable, entièrement recouvert.

- Tu…Tu t’es vengé, c’est ça? -Commença l’homme en noir ayant toutes les peines du monde à parler sans tousser ou avaler du sable- La prochaine fois qu’il te viens une idée lumineuse comme celle-ci…Préviens moi, que j’ai au moins le temps de sortir mes lunettes de soleil, ça m’évitera d’en avoir plein la figure!

Riant franchement, le petit répondit:

- Vous pouvez pas les sortir, je les ai pas encore imaginées!

L’homme cessa de s’épousseter trois secondes fixant les yeux de son jeune interlocuteur puis reprit:

- Oui…C’est vrai…Hé bien, tant qu’on y est, tu n’auras qu’à m’imaginer une tenue de protection intégrale et blindée contre les éléments, car après toutes les épreuves que j‘ai dû endurer avec toi, je commence à en ressentir le besoin…

- Hmmm…Vous devez m‘en dire plus, de quoi est faite cette tenue?

L’agent prit quelques secondes avant de répondre s’imaginant visiblement par quelle mésaventure sidérurgique il devrait passer pour obtenir ce qu’il avait demandé.

- Heu, hem, hé bien, voici qui clos ta séance et ton programme d‘entrainement avec moi puisque nous sommes bloqués- commença-t-il un peu nerveusement- Peu importe la tenue pour le moment, je dois te parler de la suite des événements. Tu recevras dans la matinée la visite d’un nouveau camarade de jeu…

- Super! -Entonna joyeusement le petit- d’où il vient, comment il s’appelle?

- Hé bien, c’est un Russe…Disons, un peuple de la fédération vivant dans des contrées lointaines et glacées de la terre quoi que moins glacées depuis ces dernières années et plus lointaines aussi…Les siens ont insistés pour que l’un de leurs formateurs t’aide à parachever ta formation lorsqu‘ils ont entendu parler de notre petit problème... J’ignore comment il s’appelle, ou encore quelles sont ses méthodes, mais tu sera fixé très rapidement!

- J’ai vraiment hâte d’avoir de la compagnie…En dehors de vous bien sûr!

Contre toute attente, Caldérone eut l’air de s’attendrir.

- Je comprend tout à fait, moi-même je ne me souviens plus du temps que nous avons pu passer dans le dôme…Et un peu de nouvelles de l’extérieur ne me déplairait pas non plus…Hé bien monsieur Mapo, allons le chercher! - conclut il avec un grand sourire prenant l’enfant par l’épaule. Quelques secondes plus tard bifurquant simplement sur la droite de leur position les deux disparurent subitement.

https://www.youtube.com/watch?v=ksbUt3_PmUY Maya- thème du songe


Dans les ténèbres opaques s’ouvrit en un léger grincement une porte d’où provenait une lueur blanche surnaturelle. Dans l’obscurité, un homme se retourna se cachant les yeux, éblouis. Aux aguets il chercha en vain son arme de fonction, et parvint à entendre la voix de l’homme et de l’enfant:

- Il va vraiment provenir de là?

- Bien sûr, souviens toi, moi-même, je suis arrivé par ici!

- Mais…Je croyais que c’était le domaine de ‘L’autre homme‘, là où l’on ne dois jamais aller?

Le nouveau venu s’écria:

- Qui est là? Où suis-je?

Il entendis un grondement sourd effrayant provenant de derrière lui.

- Vous devez immédiatement rejoindre la lumière, ne restez pas dans l’ombre, vous vous y perdriez à tout jamais! Lui répondit Caldérone.

L’homme désorienté et titubant courut du mieux qu’il pu vers la porte le cœur battant. Lorsqu’il la franchit ses bras cachant son visage, celle-ci venait de se refermer derrière lui.

- Cinq. Fit la voix de l’enfant.


Les yeux bleus de l’homme russe étendu sur le sol s’ouvrirent scrutant le ciel féérique parsemé de petites notes de musiques dorées flottantes et d’arcs en ciel.

- Vous avez dormi assez longtemps…Vous avez de drôles de cheveux jaunes…

Un bruit strident suivi d’un flashback douloureux firent leur apparition dans son esprit, une étendue de neige à perte de vue, devant lui, des silhouettes semblant se tenir à genoux puis un bruit étrange allant crescendo. L’homme émergeant dans un sursaut se dressa sur son séant puis regarda autour de lui reprenant sa respiration. L’océan à perte de vue, une grande plage violette et…Il sursauta violemment à la vue des grands yeux noirs du jeune garçon. La bouche ouverte, les yeux écarquillés, il faillit bredouiller quelques mots, puis finalement se ravisa.

- Oui, je fais ça à tout le monde…C’est vrai que vous ne me ressemblez pas beaucoup.

- Je…Excuse moi, tu dois être…Le M.A.P.O…Je veux dire, l’enfant dont j’ai entendu parlé…

- Vous avez un drôle d’accent…Mapo, c’est comme ça que m’appelle monsieur Caldérone…

L’homme tenta de débarrasser son visage du sable qui commençait à irriter ses yeux.

- Laissez, c’est l’une de ses idées bizarres!

Une seconde plus tard, le sable ne le gênait plus. Un instant, le russe eut l’air surprit, puis sourit.

- Merci…Je m’appelle Nicholaï…

- Enchanté Monsieur Nicholaï!

- Je t’en prie, pas de monsieur, tu as dit que tu faisait cet effet à tout le monde, il y’a d’autres personnes ici?

- Avant, il y’en avait, beaucoup même, puis, il y’a eu une grande tempête…Et ils ont tous disparus en même temps…J’ai jamais vraiment compris ce qu’il s’était passé. Peu de temps après, l’autre homme est apparu…

- L‘autre homme?

- C’est pas son vrai nom, Monsieur Caldérone veux que je l’appelle comme ça, il parait que ça le fait venir quand je prononce son nom…Il est méchant, violent, il détruit tout ce que je crée…Il étend la zone d’ombre d’où tu viens à chaque fois un peu plus dans le dome…Et il gagne du terrain, il me fait peur…Monsieur Caldérone m’a dit que tu allais m’aider à le combattre!

- C’est vrai! Je ferais de mon mieux pour le chasser, où est ce Monsieur Caldérone?

- Il est parti, ça lui arrive de temps en temps, il dit que trop de personnes réunies au même endroit pourraient créer une surcharge dans mon esprit…

- Donc, il te laisse comme ça avec un inconnu? Pas très futé…Les gens d’ici t’ont expliqué la raison de ton programme?

- Repousser l’armée du chaos, envoyer des Transplans Durables Armés affronter Santiago et stopper l’insurrection cyborg.

- Je n‘aurais pas sût mieux l‘expliquer. Tu as déjà réussi à produire un transplan?

- Non, trop dur…Créer un décor, c’est simple, mais créer un être comme toi et moi et le matérialiser dans l’autre monde à l’extérieur du dôme pour se battre, c’est…

- Impossible… fit Nicholaï rêveur.

- Non, pas impossible, juste super dur…Imagine que tu doive raconter une histoire, créer des héros avec tous une personnalité, c’est facile, mais…Imagine maintenant que tu ait à décrire leur quotidien, en permanence, gérer simultanément tous leurs déplacement, ce qu’ils pensent, comment il doivent se comporter avec les gens, ce qu’ils ressentent…Bref, les faire vivre, les laisser se développer, faire leur vie. Hé bien, on me demande de le faire avec toute une armée!

- Ca ne coûte rien d’essayer, mais, ça semble incroyablement dur, même pour une tête comme toi! On m’a dit que tu étais un genre de petit génie télépathe mais pour moi, tu restes quand même un enfant, même si tu es…Physiquement un peu différent.

Cette dernière phrase laissa Mapo sceptique, il fit la moue. Nicholaï se dressa de toute sa hauteur puis s’étira.

- Tu viens Dylan, on va chercher Caldérone!

- Comment vous m’avez appelé?

- Dylan, je trouve que tu as une tête à t‘appeler comme ça! D’ailleurs, ils t’ont dit ce que voulait dire Mapo?

- Non, pourquoi?

- Il vaut mieux que ça reste comme ça alors! Dit l’homme dissimulant un léger rictus.

- D’abord, où allez vous?

- Hé bien, il n’a pas dû aller bien loin, on peu commencer nos recherches…

- On ne voyage pas comme ça dans le dôme…Si vous tombez sur une zone d’ombre, vous disparaitrez pour toujours…

Nicholaï aussitôt circonspect se retourna vers l’enfant.

- Une…Zone d’ombre?

- Ce lieu existe uniquement parceque je me concentre dessus, mais certains endroits sont flous et m’échappent, si vous tombez dedans, je pourrais fouiller ma tête pendant des siècles avant de vous retrouver…Vous serez surement mort de soif d’ici là dans le vrai monde, ou pire…

- Attends, ces zones, elles sont exploitées par l’autre homme?

L’enfant resta silencieux les yeux regardant le sol.

- Tu as dit qu’il n’apparaissait que quand tu prononçais son nom? A quoi il ressemble?

Levant ses yeux lentement, Mapo répondit:

- C’est difficile à décrire, le plus souvent, il fait nuit, ou pas tout à fait, le ciel est bizarre, couleur vert clair. Ce type, il essaye de m’attraper, je suis tout seul et je dois courir pour lui échapper…J’invente des tas de lieux par lesquels passer, mais il est fort aussi à ce jeu…Ca se termine toujours de la même façon et au même endroit, chaque fois, j‘y arrive plus rapidement: je m’abrite dans un endroit lugubre où il y’a une montagne de mort, je monte dans un grand tube, puis l’eau monte, j’arrive à respirer, puis je sursaute quand je vois son visage me fixer derrière…

Les yeux de Nicholaï s’étrécirent.

- A quoi ressemble t’il?

- Je ne sais pas, je ne vois pas ses cheveux ni ses yeux dans le noir, un peu son front…Il colle sa tête contre la vitre et essaye de la briser, il hurle des choses…Que je ne comprends pas. Après, je me réveille toujours sur cette plage en plein jour. Sa voix me fait tellement peur…

- Tu dois vivre un calvaire… Dit le russe abasourdit

- Non…C’est pas si souvent…J’ai pas à me plaindre, j’ai tout ce que je veux ici!

- Tu n’as jamais voulu voir ce qu’il y avait derrière ces murs? Je veux dire, en dehors du dôme?

- Si, mais il parait que c’est moche…Caldérone m’a dit que le dôme était le seul lieu vivable sur la planète…

Nicholaï se retint d’exploser de colère.

- Caldérone a son avis sur la chose, à toi de te faire le tiens, je peux t‘assurer que l‘extérieur est vivable, sinon, comment aurai-je pu arriver ici?

- C‘est vrai…Alors, j’y réfléchirais…

- Je t’y aiderai, c’est promis! Bon, alors, comment fait on pour trouver notre bonhomme? J’ai deux trois petites choses à lui demander…

- Tu dois fermer les yeux et venir avec moi, garde le contacte physique, ou je risque de t’oublier…Prend ma main!

Nicholaï se saisit de la minuscule main puis emboita le pas, suivant le jeune garçon.

- Neuf -fit la voix de Mapo.

Les deux arrivèrent dans un vaste champs de tournesol rouge à stries violettes sur le tronc, chacun d‘entre eux devait mesurer plusieurs mètres de haut. Nicholaï lâcha la main de Mapo et regarda les hauteurs afin d’y voir le soleil, ce qu’il ne parvint à faire.

- Attends une seconde…Comment s’y prend t’il pour se promener dans le dôme et créer des lieux tel que celui-ci?

- Je ne sais pas, il a fini par comprendre comment fonctionnait mon esprit, il retiens toute mon attention en permanence peut être…

L’homme resta un moment silencieux puis repris:

- A partir de là, tu sais où le trouver?

- Je ne sais pas si c’est une bonne idée d’aller le voir comme ça, il a surement raison en fait…Je ne suis peut être pas capable de gérer autant de présence en même temps!

- Tu plaisantes? Il est le seul et unique membre du programme encore ici, lui seul pourra répondre à mes questions et m‘aider à repousser l‘autre homme!

- Si tu y tiens…Je t’aurai prévenu… fit timidement l’enfant avant d‘ajouter entre ses dents: Encore...

Nicholaï incrédule se contenta de suivre.

Ils s’enfoncèrent lentement et péniblement au fond de cette jungle dense, labyrinthique et finirent par atteindre son cœur des heures après. Une simple cabane abandonnée comme posée sur un gazon rouge sang bien net, soigneusement tondu.

- Je n’entrerai pas…Vas y si tu le veux! Lança Mapo.

- Il te fait peur?

- Non, il est très gentil, c’est juste que…C’est toujours pareil…

- Qu’est-ce que tu veux dire?…Dylan?

L’enfant qui commençait à bredouiller sembla se renfermer sur lui-même, refusant de répondre à la question.

- J’entre, et je ressors, c’est promis. J’irais le chercher par la peau des fesses s’il le faut et il te fera des excuses s’il s’est mal comporté avec toi…

Nicholaï tourna la tête vers la bâtisse et s’avança vers la porte. Avant d’en tourner la poignée il entendis un étrange souffle provenant de derrière, comme une respiration. Il se tourna encore vers l’enfant et dit:

- Dis, tu sais à quoi ressemble une arme?

A peine avait il fini sa phrase qu’un révolver rutilant se tenait entre ses phalanges.

- Merci - dit il vérifiant le chargeur- Ne bouge pas d’ici je reviens tout de suite!

Dylan acquiesça d’un bref signe de tête continuant de fixer le sol. L’homme lui lançant un dernier regard à la fois triste et intrigué tourna la poignée et ouvrit la porte.

Le fond vide de la cabane était éclairé à la lueur d’un feu de cheminée. Le reste de l’abris était plongé dans le noir si bien qu’il était impossible d’en voir les murs. Devant la cheminée se trouvaient deux fauteuils. Nicholaï s’avança cachant derrière lui son arme prêt à faire feux en cas d’agression. Dans l’un d‘entre eux, Caldérone était assis les jambes croisées lançant un regard de biais au nouveau venu.

- Bonjour Malith!

Un grondement sourd retentit.

- Comment m’avez-vous appelé?

- Votre siège est prêt, je suis ravis de voir que vous vous décidez de nouveau à engager le dialogue et ce, malgré ses avertissements…Il a fini par céder…Et il semble désormais faire semblant de ne garder aucun souvenirs, il doit beaucoup vous apprécier! Oh, et faites attention si vous comptez garder votre révolver dans votre dos, vous n’êtes pas à l’abris d’une balle dans le postérieur sur ces vieux fauteuils!

Le russe resta debout à regarder l’homme incrédule.

- Videz votre sac, qu’est-ce qu’il se passe ici? Où sont passés les scientifiques du projet M.Aya PrOtotype? Pourquoi avez-vous abandonné ce gosse? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez vous?

- Ce qui ne tourne pas rond chez moi? Vous le savez…Vous avez vu de vos yeux l’exécution des scientifiques du projet Maya…Leur mort, est l’une des séquelles du projet Apocalypse…

- Un projet dans le projet? Mes supérieurs n’en n’ont pas été avertis que je sache! Est-ce que l’autre homme à quelque chose à voir là dedans?

- Pour sûr…L’autre homme est au cœur de ce programme. La seule chose vraie, concrète, est l’enfant que vous appelez Dylan, si je ne m’abuse, l‘un de vos délires récurrent. L’autre homme est une pensée parasite. A l’instar d’une maladie, elle viens contaminer le corps de diverses personnes, s’insinuant dans leur esprit, l’autre homme est…Une idée.

- Une…Idée? Vous croyez que ce gamin se fait des idées quand il est poursuivi par un taré qui veut l’attraper?

- C’est tout à fait exacte, une idée meurtrière qui a pour unique but la création d’un Transplan Durable Armé viable sensé sauver des millions de vies humaines dans un autre monde. Une idée de vie et de mort à laquelle cet enfant ne peut se résoudre de son plein gré ou inconsciemment, lui-même ignorant ce que sont ces concepts et étant incapable de faire de mal à qui que ce soit.

- Qui est à l’origine de ce carnage?

- L’homme qui a éliminé les scientifiques et crée les perturbations à l’origine du projet Apocalypse est aussi l’instigateur du projet M.A.P.O…Il se nomme comme vous le savez surement déjà Vektor Adaméhev, l’un de vos compatriote, si je ne m’abuse… -Poursuivit Caldérone visiblement amusé.

Les voix de dizaines de personnes se mirent à hurler semblables à un seul cri aux oreilles de Nicholaï.

- Vous disiez…(il tituba un moment)Vous disiez que l’autre homme devait aider à la confection d’un transplan, en quoi harceler cet enfant moralement l’aidera à réaliser une telle prouesse?

- Si vous saviez comme il m’importe de sortir de ce dôme…Je suppose que c’est aussi ce qu’a dû ressentir Vektor…La vraie question serait…Qui a crée qui? L’Œuf, ou la poule? Si ce mystère a déjà trouvé sa réponse, j’ai peur que la mien soit un éternel questionnement…Et pour vous répondre: l’intérêt réside dans la course!

- De quelle course parlez vous? Nicholaï haussa le ton.

Caldérone se leva de son siège et s’approcha du russe.

- Hé bien, c’est très simple…La course qui se tient en ce moment même entre l’enfant que vous avez laissé seul, sans protection hors de ce lieu et le monstre sanguinaire qui le poursuit!

Le russe écarquilla les yeux et couru à la fenêtre de la cabane. A l’extérieur, il faisait nuit, le ciel était couleur jade et un son horrible parvenait de dehors semblable à l’étrange soupir qu’il avait entendu avant d’ouvrir la porte, incroyablement amplifié.

Il se retourna et lança à Caldérone:

- Que se passe t‘il? Qu’avez-vous fait?

L’homme en noir s’appuyant entre les deux fauteuils répondit le visage plongé dans l‘ombre du feu de cheminé.

- Ne perdez pas de temps, le siens est compté!

Nicholaï ouvrit la porte de la cabane à la volée et couru dans les champs de tournesol hurlant le nom de Dylan. Il se mit à pleuvoir violemment, il crut discerner la voix de l’enfant au milieux de l’horrible plainte appelant à l‘aide, fit quelques pas dans la direction d’où semblait provenir le cris puis, le sol se déroba sous ses pieds…Le décors disparut presque instantanément, le froid et l’obscurité entouraient Nicholaï. Faisait il une chute, était il immobile?

Il se savait à présent perdu…Chaque minutes passées en ces lieux le rapprochait inéluctablement de l’oublis. Soudainement, il aperçu au loin une lumière se rendant compte dans le même temps que ses pied étaient en contacte avec un sol bel et bien dur. Il courut à toutes jambes dans l’espoir de regagner un quelconque tissu de réalité auquel se raccrocher. Il arriva prés d’une fenêtre éclairé à la faible lueur d’une bougie. La lumière semblait réchauffer son cœur. Se saisissant de la bougie il vit que la fenêtre était condamnée. Faisant demi tour, il se trouva dans un couloir au damier noir et blanc aux senteurs de renfermé plongé dans la pénombre . La flamme éclairant le mur lui permit de voir des traces de sang éparpillées.

- Non… -dit il dans un soupir pris soudain d‘angoisse.

Il entendis des bruits de respiration saccadée et de course. Il appela en vain l’enfant, ne semblant pouvoir produire aucun son en ces lieux. Devant cet échec, Nicholaï se mit à courir vers l’endroit d’où provenait les bruits. Il arriva à l’angle d’un couloir. La respiration semblait provenir du mur lui-même. Le russe s’approcha et resta un moment à le regarder puis, lentement, une griffe déchira la cloison comme si elle était faite de papier, puis une autre aida la première à élargir le trou. La tête hideuse d’une créature fit son apparition. Ni yeux, ni oreilles, seul une bouche dentue sans lèvres. Bientôt, le corps tout entier gluant et nu pénétra dans le couloir, Nicholaï qui eut un mouvement de recul voulu sortir son arme, celle-ci avait disparue. Un sifflement aigu lui parvint aux oreilles un instant avant de s’atténuer.

- Nulle arme pour le russe génocidaire… -Grinça distinctement la créature.

- Qu’est-ce que tu es? L’autre homme? -aucune voix de sortait de sa bouche, mais la créature semblait comprendre malgré tout-

- Je suis une ébauche…L’embryon de ton idée…

Mal à l’aise, la gorge sèche, l’homme continua:

- Je recherche le M.A.P.O…

- Nous le recherchons tousssssss…

- Tous?

La créature ne répondit rien. Nicholaï imagina avec un frisson cette créature se lançant à sa poursuite. Il recula alors…Le monstre soudain sortit ses griffes et poussa un hurlement effrayant suraiguë. Le russe fit immédiatement volte face et courut du plus vite qu’il pu quand il entendis le cri de l’enfant. Il l’aperçu courant à l’angle d’un couloir. L’appelant oubliant qu’il ne pouvait l’entendre il le suivit tant bien que mal, la créature aux trousses. Il fit une chute dans un grand escalier sorti de nulle part. une porte se referma sur la créature qui semblait donner de furieux coups de griffe en vain.

https://www.youtube.com/watch?v=n3FYvaIxlHk M.A.P.O - Thème du cauchemar

Nicholaï se réveilla sur la plage. Celle-ci était en proie à une violente tempête, le sable devenu grisâtre volait en tout sens lui fouettant douloureusement le visage. Avançant en titubant la bougie toujours allumée dans sa main malgré le vent , il entendit des bruits de pleurs, des appels à l’aide et vit au loin une minuscule silhouette courant vers un immense bâtiment sombre circulaire et large qu’il n’avais pas remarqué jusque là. L’homme l’appela de toutes ses forces en vain, courant et se protégeant le visage. Il finit par arriver devant la grande porte de l‘édifice. Celle-ci fermée s’ouvrit lorsqu’il frappa dessus à son grand étonnement. A l’intérieur, une odeur pestilentielle et à nouveau l’obscurité…A l’aide de la bougie, il parvint à circuler son visage faiblement éclairé. Il semblait coupé de tout, à nouveau dans le domaine de l’autre homme… Pourtant une lumière lui apparu plus nettement illuminant la pièce voisine.

Une grande cuve remplie d’un liquide vert dans lequel semblait baigner un corps minuscule. Il s’avança la respiration haletante il vit le garçon semblant dormir dans le réceptacle. Sur son corps, de grandes cicatrices et de nombreux tuyaux le reliant à une machine.

- Non! Je dois te sortir de là…

Redoutant la venue de l’autre homme, il tenta d’ouvrir la cuve, sa main passa au travers. Il réessaya plusieurs fois désespéré.

- Réveille toi, je t’en supplie!

Sa main une ultime fois tenta de briser le verre. Cette fois ci, une fissure apparue. Il frappa encore et encore. Les yeux de Mapo s’ouvrirent, il leva la tête révélant son visage sans bouche et ses immenses yeux noirs semblant plus grand encore qu‘à l‘accoutumée. Le reflet de Nicholaï n’était pas celui de son visage mais celui d’un homme massif qu’il ne reconnu pas, ce qui le fit sursauter.

- Douze. Fit la voix de l’enfant dans la tête de l‘homme. Ce dernier fut en proie à de violents maux de tête tandis que le sifflement aigu faisait de nouveau irruption. Il se trouvait alors sur une étendue de neige, derrière lui une vingtaine de scientifiques à genoux les mains en avant, implorant. Entendant un bruit étrange allant crescendo, puis leur hurlement, il était enfin de retour dans le laboratoire devant une vingtaine de cadavres brulés vifs, certain la bouche ouverte comme une plaie béante, tous en état de putréfaction avancée.

Horrifié, Nicholaï étouffa une exclamation ressemblant à un sanglot reculant dos à la cuve. Puis…Un bruit d’applaudissement. Un homme sortit de l’ombre un large sourire aux lèvres.

- Mes félicitations, nous y sommes enfin parvenus!

La colère mêlée à la peur envahie progressivement le russe.

- Vous…C’était vous…L’autre homme, la pensée parasite. En bon croque mitaine, vous avez gagné sa confiance pour le trahir, mais vous ne le tourmenterez plus jamais!

- Nous ne le tourmenterons plus, en effet! Le sourire de Caldérone s’effaça petit à petit pour laisser place à un visage peiné.

- Nous?

- Vous ne comprenez toujours pas…Pensiez vous réellement qu’un petit enfant si doué sois t’il serait capable de créer des machines de guerres capable de cruauté envers quiconque? D’une cruauté capable d’ôter la vie? Vous l’avez connu comme moi…Cet enfant est l’innocence même, d’une pureté absolument inviolable et incorruptible!

- Où voulez vous en venir?

- Le Transplan Durable Armé EST la pensée parasite! Il ne pouvait y avoir de projet MA.ya PrOtotype sans projet Apocalypse…Nous.

Le silence retomba lourdement dans la pièce.

- C‘est impossible…Tout ces gens, je les ai tués…Comment un songe pourrait en être capable? Je revois encore les terres enneigées…

- C’est faux. Eminemment faux, ces souvenirs, je les ai également. Pour la neige, il m’a suffit de parler a Mapo de votre terre natale, d’un environnement familier, comme si la Russie se résumait en une étendu de neige…Puis, ce laboratoire était familier lui aussi au créateur du projet…Régulièrement, ces souvenirs reviennent me hanter tout comme vous…Mais ce ne sont en aucun cas les nôtres, ils sont ceux de Vektor Adaméhev lui-même. Il a tué ces hommes, ces femmes, créant ainsi la perturbation et l’apparition de la première zone d’ombre aménagée spécialement pour nous. Suite à cela, il a émis l’idée…Tout comme vous, s’est approché de cette cuve et s’est laissé aller à penser, le plus simplement du monde…

- C’est tout? S’enquit Nicholaï prenant sa tête entre ses mains.

- Pourquoi pensez vous que cet enfant ait besoin d’un environnement si confiné? La moindre pensée peut influencer le M.A.P.O…Tout comme moi, vous vous êtes caché la vérité durant de nombreux mois effaçant votre mémoire à chaque course, mais cette fois…Nous y sommes parvenus, nous sommes réels, tangibles et terriblement actif!

- Qu’entendez vous par là?

- Notre venue en ce monde à crée une perturbation atmosphérique ayant conduit au crash d’un appareil de l’armée du chaos qui était sur le point d’atterrir…En son bord…Vous devez le sentir…

- Santiago…

- C’est exacte!

- La guerre est terminée?

- Non, lui et une bonne partie de son armée ont survécus, ils sont mal en point pour la plupart, et ont probablement déjà entendu parlé du projet Maya ce qui expliquerai leur venu sur un astre si petit…

Pris de panique Nicholaï lança:

- Nous devons le sortir de là!

- Non…Nous ne pouvons en aucuns cas le faire!

- Pourquoi? -Hurla le russe-

- Il est entré dans un profond coma, la zone d’ombre que vous avez propagé en est la raison, ainsi que le vecteur directe de notre arrivé en ce monde. Son coma verrouille définitivement toute tentative de détournement. Il est à la fois notre raison de vivre et notre meilleure assurance que le projet ne tombe pas entre de mauvaises mains!

- Vous…Vous voulez que l’enfant reste dans le coma?

- C’est inévitable, je regrette!

- C’est immonde!

- Nous n’avons pas le choix. Nous ne sommes pas les machines à tuer que nous devions être, ou du moins pas encore, notre mission est floue, sujette à interprétations, divagations, et tant qu’il dormira, de nouveaux transplans pourraient naitre. Qui sommes nous pour condamner une nouvelle forme de vie à l’extinction? Sommes nous d’ailleurs bien sûr que ce monde ne soit pas issu de l’imaginaire fertile de cet enfant? Son réveil pourrait signifier la fin d’un monde qu’elle sois directe ou non s’il venait à cesser de l’imaginer ou s’il venait à le détruire lui-même, influencé par l’armée du chaos ou tout autre organisme!

La respiration de Nicholaï se fit saccadée, il était visiblement en proie à un atroce dilemme.

- Notre mission… -reprit Caldérone- est ici terminée…Personne ne retrouvera ces installations et quand bien même cela arriverai, ils ne parviendraient pas à détourner le projet de ses objectifs. Partons!

Une sirène retentie, le russe se retourna vers la cuve qui entra dans un fourreau d’acier souterrain. Avant de disparaitre, il jeta un dernier regard à l’enfant au corps mutilé conscient de l’atrocité de cet acte d‘abandon pur et simple. Il ferma ses yeux bleus.

- Dylan…Pardonne moi…

Le noir absolu retomba dans la pièce, dans un silence propice à un sommeil éternel…

Dans un ciel rouge tourmenté un vaisseau spatial apparu éjectant une dizaine de capsules se dispersant sur le sol de la planète inhospitalière. L’une d’elle s’ouvrit, un homme en scaphandre hi tech en sortit, propulsé par des réacteurs dorsaux miniaturisés. Il éleva la voix:

- L’air?

- En cours d’analyse! - lui répondit une autre voix-

- Quel bordel…On dirait que les installations nano plastique ont carrément fondues, je me demande quelle genre de tempête a pu provoquer un truc pareil…

- Une tempête extrêmement violente ou une arme de destruction massive…Très massive.

- Qu’est-ce qui légitimerai l’emploi d’une telle force de frappe sur une planète comme Megiddo Prime, pour ainsi dire l‘arrière cul de la galaxie?

- Une planète test pour Santiago ou alors, il sait quelque chose qu’on ignore.

- On est là pour le découvrir, dispersion, tachez d’essayer de trouver des survivants, il doit y en avoir…Enfin, on peut l’espérer!

L’homme fit un autre bond et atteignit le sommet d’une grande colline.

- Dent dit que l’air est respirable, que la température est supportable et pas de radiations mortelles…Attendez…Je crois que j’ai vu un survivant!

Le cosmonaute retira son casque laissant apparaitre un crane rasé et un visage fin aux yeux vert et aux pupilles félines.

- Vetcre tout se passe bien?

- Non…J’ai cru voir un gamin bizarre, mais, il a disparu dans les ruines…C’était vraiment étrange…

- Commence pas à courir après les fantômes, parceque, je viens de découvrir un gros truc…

- Quoi donc?

La bouche de l’homme se fendit en un petit sourire carnassier lui donnant l’air d’un prédateur. Devant lui, la titanesque carcasse d’un croiseur de l’armée du chaos baignant dans la luminosité d’un soleil rougeâtre.

- Dis aux autres de ramener leurs miches ici en priorité…On va avoir de la compagnie…

- Bien reçu, Néro!

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M.A.P.O -treizième chapitre
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